Lettre ouverte aux retraités mécontents de la hausse la CSG
17 mars 2018Vous avez souhaité attirer mon attention sur l’augmentation de la contribution sociale généralisée (CSG) pour les retraités. C’est bien entendu avec un grand intérêt que j’ai pris connaissance de vos revendications.
Conformément aux engagements que nous avons pris aux côtés du Président de la République et du Gouvernement, les textes budgétaires adoptés pour l’année 2018 comportent un ensemble de mesures effectivement destinées à soutenir l’investissement et le pouvoir d’achat des actifs, indépendants comme salariés qui financent le système de retraite, par la suppression progressive de cotisations sociales. Afin de garantir le financement de cet effort sans précédent de dynamisation de l’attractivité économique de la France et de lutte contre le chômage de masse, le taux de la CSG a en effet augmenté de 1,7 point au 1er janvier 2018 pour éviter d’avoir à creuser le déficit et d’hypothéquer ainsi l’avenir de vos enfants et petits-enfants.
Pour les retraités, qui comme vous, sont sensiblement impactés par cette hausse de la CSG un certain nombre de mesures pour compenser cette perte temporaire de pouvoir d’achat (la politique fiscale du gouvernement sera in fine neutre ou favorable pour les 2/3 des retraités) ont été adoptées dans le budget 2018 :
- La première de ces mesures est celle de la suppression progressive de la taxe d’habitation qui permettra à 80 % des foyers d’en être dispensés d’ici 2020, lorsque leur revenu net est inférieur à 2 500 euros par mois pour une personne seule et à 4 000 euros par mois pour un couple. À terme, selon les évaluations du Gouvernement, chaque ménage bénéficiaire fera donc une économie moyenne de 550 euros à 600 euros par an. Au global, ce sont les deux tiers des retraités qui vont voir leur pouvoir d’achat être préservé ou augmenté, soit qu’ils ne sont pas concernés par la hausse de CSG (pour 40 % des retraités les plus modestes), soit qu’ils bénéficient du dégrèvement progressif de la taxe d’habitation.
- Les retraités peuvent désormais bénéficier du crédit d’impôt sur les services à la personne. Pour 2h/semaine (d’aide à domicile, de ménage…), c’est plus de 1000 € d’économie sur l’année.
- Par ailleurs le président de la République a pris l’engagement que les Français puissent accéder progressivement d’ici 2022 à une offre sans reste à charge dans les domaines de l’optique, de la prothèse auditive et de la prothèse dentaire.
En tout état de cause, je comprends parfaitement le ressentiment que vous exprimez aujourd’hui à l’égard de cette mesure prise au nom de la solidarité intergénérationnelle et du redressement économique de notre pays. Néanmoins, vous observerez que la politique que nous conduisons est d’une part conforme aux engagements que nous avons présenté lors des élections présidentielles et législatives et d’autre part, qu’elle s’inscrit dans un projet global de relance de l’économie qui ne peut s’analyser que dans son ensemble. En effet, force est d’admettre que le système français de retraite par répartition auxquels nous sommes tous attachés est financé par les actifs. Si l’on veut sauvegarder et pérenniser ce système il est donc impératif de s’employer à résoudre le problème majeur pour notre pays qu’est celui du chômage. Relancer la machine économique pour au final que cela profite à l’ensemble de la société tel est le sens de l’action de la majorité qui soutient la politique menée actuellement par le Président de la République.
Nicolas Turquois
Député de la Vienne