Communiqué de presse sur les projets éoliens du Nord Vienne
21 mars 2018Vendredi soir, en ma qualité de député, j’ai participé à une réunion organisée à Messemé (à côté de Loudun) par des opposants au projet éolien de Ceaux-en-Loudun et à tous les projets évoqués sur le Loudunais.
Ma participation n’avait pas pour but de défendre des projets en cours, ce n’est pas mon rôle, mais clairement de comprendre et d’expliquer les enjeux de la mutation énergétique.
Nombre des personnes présentes s’inquiétaient des conséquences de l’installation d’éoliennes à proximité immédiate de leur cadre de vie : nuisances sonores, nuisances visuelles, impact sur la santé, dévalorisation du patrimoine, dévalorisation du prix des maisons… Inquiétudes somme toutes légitimes.
Si je peux comprendre ces inquiétudes, il importe cependant de rappeler que nous avons une responsabilité collective et individuelle à lutter contre le réchauffement climatique pour le présent et surtout pour l’avenir de nos enfants. C’est pourquoi l’énergie carbonée doit être réduite à sa portion congrue.
Pour avoir fait hier le choix du nucléaire, la France a aujourd’hui un bilan plutôt positif sur la lutte contre le réchauffement climatique lié à l’effet de serre. Cependant, compte tenu des risques inhérents à cette technologie et de la durabilité dans le temps des déchets qu’elle produit, il convient d’envisager dès aujourd’hui la fermeture et le démantèlement d’un certain nombre de centrales du parc nucléaire français.
Face à cette évidence et pour assurer nos besoins en énergie, le gouvernement a décidé d’être très offensif. Nous avons engagé une réflexion autour de la mobilité (passage des motorisations thermiques actuelles à d’autres formes : électrique, hydrogène, etc), autour des économies d’énergie (important plan d’isolation des bâtiments) et bien évidemment autour du développement d’un mix-énergétique dans lequel s’intègre l’hydro-électrique et les énergies renouvelables (solaire, méthanisation et éolien).
S’agissant du développement de l’énergie solaire, nous savons celle-ci limité par l’ensoleillement modéré de notre pays. Si la méthanisation doit permettre l’auto suffisance (en production de gaz) à échéance de 2050, sa mise en oeuvre technologique reste ardue et le transport de l’énergie compliqué à mettre en oeuvre.
Et enfin, il y a l’énergie éolienne. A ce jour, la technologie est aboutie et la production directement utilisable dans le réseau existant. Elle représente une alternative, certes imparfaite (intermittence dans la production, impact visuel) mais bien réelle à la production d’énergie nucléaire.
C’est l’engagement qu’ont pris Monsieur Hulot, ministre de la transition énergétique, et son secrétaire d’Etat, M. Lecornu, qui souhaitent lever des freins au développement de cette énergie.
Alors que faire ? S’arc-bouter contre tous les projets ou, au bien contraire, en concertation avec les collectivités locales, dont les communautés de communes et les agglos, réfléchir à ce que chaque territoire prenne sa part sur ce sujet tout en évitant un effet de dissémination anarchique si rien n’est correctement organisé.
Je suis évidemment favorable à la seconde solution pour avoir une répartition réfléchie, intelligente des éoliennes plutôt que laisser faire ici ou là quelques projets qui auront gagné leurs différents procès !
Je m’engage dans une démarche de co-construction du parc éolien sur le Loudunais à aider pour combattre les dossiers qui ne sont pas pertinents et à améliorer ceux qui peuvent l’être.
Nicolas Turquois
Député de la Vienne